C’est cette même année que la Découverte de Lassalle est ouverte.
En 1911, les cinq communes urbaines du bassin comptent 36 281 habitants. En 1914, les usines de Decazeville peuvent produire 150 000 tonnes d‘acier. Elles fabriquent des obus de 200 et 280 mm et des grenades quadrillées « Viven-Bessière ».
Une main d’œuvre étrangère nombreuse composée surtout d’Espagnols a été appelée pour soutenir l’effort de production. Dans les année 1920, de nombreux Polonais viennent les rejoindre.
Le Bassin connaît alors une activité sociale intense. Le rugby, les sociétés musicales, les Caisses de Secours mutuels voient le jour.
Après-guerre, la récession frappe à nouveau l’industrie métallurgique. Il faut diversifier la production. En 1923, une usine de synthèse d’ammoniaque, l’usine Claude, est créée, face à la Découverte.
La crise des années 1930 accentue le malaise. En 5 ans, les 5 communes urbaines du Bassin perdent 4 760 habitants. Les menaces d’une nouvelle guerre redynamisent pendant quelques années l’industrie locale. La société Louvroil-Monbard-Aulnoy (L.M.A.) fabrique des bombes d’aviation dans les ateliers des anciens laminoirs puis, à la fin de la guerre, des tubes sans soudure.
En 1940, les Houillères recrutent de très nombreux réfugiés politiques espagnols dans les camps d’internement du Sud de la France. Pendant la période de la guerre, le Bassin ne connaît pas une occupation permanente par les troupes allemandes. Les mineurs bénéficient d’un statut spécial qui les dispense du Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Dès 1943, des maquis se constituent.
Après guerre, les Houillères sont nationalisées et se séparent des usines. Les UCMD (Usines Chimiques et métallurgiques de Decazeville) sont alors créées. Le plan Marshall contribue à la modernisation du matériel de la Découverte de Lassalle. En 1949, débute la construction de la centrale thermique de Penchot.
Histoire
De 1962 à 1992, 4 000 emplois directs ont été perdus dans le Bassin. Rien n’a arrêté cette hémorragie, ni les milliards publics injectés, ni la résistance des gens du Bassin.
La Découverte cesse son exploitation charbonnière en juin 2001.
 
On peut évaluer à cent millions de tonnes le volume de charbon extrait depuis le début de l’aventure industrielle. Une activité de réhabilitation se poursuit aujourd’hui sur les immenses gradins de la dernière mine à ciel ouvert.
 
L’histoire du Bassin n’est pas terminée. La population locale, trop souvent bernée, trop souvent meurtrie par tant d’échecs de reconversion, veut encore espérer.
Marie-Line Montbroussous
En 1968, les UCMD deviennent les AUMD (Aciéries et Usines Métallurgiques de Decazeville). Elles déposent le bilan en janvier de 1977 et se scindent alors en SESD, AFD, MMSR. En 1984, le Bassin est classé « pôle de conversion » mais la situation se dégrade encore.
En 1987, les AFD, la SESD puis l’usine de Vallourec ferment leurs portes. Le paysage urbain se voit alors amputé de ses dernières cheminées de briques, symboles chers aux Decazevillois. L’aciérie est démantelée…
Avec la création de la C.E.C.A. (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), la situation se dégrade encore. Le secteur chimie est abandonné. L’usine Méthanol puis l’usine Claude ferment. La société L.M.A. qui fabrique des tubes d’acier sans soudure devient Vallourec.
Entre 1946 et 1954, plus de 2 000 ouvriers disparaissent dans le Bassin. En mai 1960, Jeanneney, Ministre de l’Industrie annonce publiquement la décision de l’arrêt des mines de fond. Le 24 novembre 1961, 10 000 personnes se réunissent pour exiger l’abrogation du plan charbonnier qui s’annonce meurtrier pour le Bassin.
De décembre 1961 à février 1962, une grève de 66 jours avec occupation du fond interpelle l’opinion nationale mais en 1966, c’est l’arrêt de l’exploitation souterraine.
Le Duc Decazes, initié à la sidérurgie lors de son séjour à Londres, s’appuie sur les compétences de l’ingénieur ruthénois Cabrol, également fasciné par l’aventure industrielle anglaise.
 
Le 23 décembre 1828, dans la nuit de Noël, la première coulée de fonte sort du haut-fourneau de la Forézie, à Firmi. Des ouvriers britanniques sont venus former la main-d’œuvre locale aux toutes nouvelles techniques industrielles.
Decazeville n’existe pas encore. Lucien Mazars précise dans Terre de mine «A l’emplacement de ce qui deviendra bientôt Decazeville : des prairies et des bois, une seule ferme château sur un petit mamelon dominant le ruisseau du Riou-Mort, la ferme de Lassalle.»
 
La ville se développe très rapidement autour de ses puits de mine et de ses usines. En 1834, elle compte 2715 habitants et devient commune. En 1845, les usines emploient plus d’ouvriers que celles du Creusot.
En 1886, l’affaire Watrin amène tragiquement Decazeville sur le devant de la scène médiatique. Originaire de Lorraine, l’ingénieur et sous-directeur Watrin cristallise la rancœur populaire. En des temps de récession générale, il incarne la rigueur économique imposée par l’entreprise, rigueur dont les ouvriers sont les premières victimes. Pour les habitants du Bassin, il est le « Prussien ». Une importante manifestation organisée pour contester la réduction des salaires dégénère et conduit à la défenestration de Watrin. Lors du procès des dix accusés, dont huit hommes et deux femmes, la peine la plus lourde est une condamnation à huit ans de travaux forcés. Six accusés sont acquittés.
 
En 1892, la Société Nouvelle des Houillères et Fonderies de l’Aveyron est absorbée par la Société Commentry-Fourchambault. De gros investissements sont alors réalisés pour moderniser les infrastructures.
Dans le Bassin de Decazeville, l’existence du «puech que ard» (montagne qui brûle) et du «foc sulfrenc» (feu de soufre) qui s'embrase est déjà attestée dans des chroniques très anciennes rédigées en langue romane.
 
Au XVème siècle, les propriétaires locaux exploitent les «charbonnières», petites mines à flanc de coteaux. Leurs domestiques extraient le charbon surtout en hiver. Ils utilisent alors de grandes pelles de bois et des comportes en osier. La houille est transportée à dos d’âne ou de mulet en Auvergne ou vers Rodez. A Bouquiès, les gabares prennent le Lot vers Cahors, Agen et Bordeaux. Là-bas, le contenu et le contenant sont vendus et les mariniers reviennent à pied.
 
Dès le XIIIème siècle, l’Etat cherche à redistribuer les concessions d’exploitation du charbon à quelques privilégiés mais la population locale s’oppose farouchement aux concessionnaires du roi.
Avec la Révolution française, les mines de charbon et de fer sont mises à disposition de la Nation.
 
La Révolution industrielle amène la constitution de grandes sociétés capitalistes. La Société des houillères et fonderies de l’Aveyron voit ainsi le jour en 1826.
Musée du Patrimoine
Industriel et Minier
Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel du Bassin Decazeville Aubin
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